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POEMES DE STEPHANE PRUVOT
POEMES DE STEPHANE PRUVOT
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10 février 2010

BALADE A TRAVERS LA FORÊT ROUSSE

Entre chien et loup, Drizz marchait dans la plaine. Il était de passage entre deux villes du Cormyr, villes qu'il n'aimait pas fréquenter, mais utile pour se remettre des nombreux trajets qu'il faisait de préférence à pied. Cette foi-ci, fois il était parti de « Callmyrie » et allait sur les contreforts « d'Alster », bastion des forges naines. Pour ce faire, il devait traverser la forêt « Rousse » et un des rares ponts de "l'Yriade aux flots bleus", une petite rivière qui coupait la forêt en deux du sud vers l'ouest. Il pensait prendre le pont du "Coude", peu emprunté, car connu comme vétuste. Les chariots et les troupeaux ne l'empruntaient pas. Même à cheval on ne s’y risquait pas, car le pont était très étroit. Les nuages dans le ciel s'effilochaient en laissant place aux étoiles et à la pâle lumière de la Lune. Il traversa un pré, se présenta à l'orée du bois et pénétra par un chemin étroit dans l'humidité des frondaisons. Les feuilles allaient du pourpre à l’orangé, semblerait-il , lié une acidité du sang des dragons morts, qui auraient vécus dans les temps anciens dans cette forêt rousse. Les ombres jouaient dans les branchages et les feuilles, les éclats de lumière pâle de la Lune marquaient les troncs couverts de lichen , et le sol tapis de feuilles ou d'une sorte de fougère jaunâtre. Le sol était de plus en plus humide, Drizz se rapprochait de la rivière. Il voyageait toujours seul, son appartenance aux Elfes noirs, le rendait incompris face aux humains qui étaient majoritaires dans la contrée. Certes , il se rendait dans une agglomération Naine, mais , chez eux aussi , les Elfes noirs n'étaient pas les bienvenus. Les raisons en étaient justes, les Elfes noirs étaient connus pour leur barbarie et leur sauvagerie sans borne. Drizz n'était pas comme cela, mais, chaque fois qu'il rencontrait une entité humaine , il devait prouver sa bonne fois ; cela le lassait, d'où son isolement dans les lointaines contrés sauvages du Cormyr. Il se rapprocha du pont, quelques torches étaient allumées et brillaient dans la nuit. Les bruits de la forêt étaient atténués, seul l'eau boueuse courrait , et le courant sauvage prouvait qu’il avait dû pleuvoir sur les contreforts de la montagne. Il longea la berge des ombres, des masses sombres flottaient dans le courant ; enfin, le pont de bois se présentait devant lui. Il portait bien son nom , la rivière faisait un coude en cet endroit pas trop large. Pas une âme qui vive, ce n'était pas un lieu très prisé , Généralement , on préférait prendre le pont de la grande route. La brise et des petits cris le rappelèrent à la réalité de la vie. Y avait-il danger ? Cela parvenait de l’eau , mais , malgré sa vision nocturne , il ne voyait rien. Il entendait bien des cris. Quelqu'un appelait au secours. Arrivé au milieu du pont, il se pencha et vit une ombre de silhouette résistant au courant de l'eau. Tout de suite , sans réfléchir , il prit sa corde sous son piwafi et la jeta pour aider le malheureux en espérant que celui-ci ne fût pas trop faible pour se maintenir à elle. Il tira, ramenant cet être sur le pont. Une voix féminine essoufflée lui dit : « Qui que vous soyez , merci.» Drizz voulut lui enlever sa cape pour la réchauffer et aperçut ses ailes.
– Mais qui êtes vous ?
– Kashima, répondit-il.
En dessous de sa cape souillée , il était tout de blanc vêtu, il resplendissait sous la Lune. Il lui demanda : « me voyez-vous ?». Votre peau est grise et triste , alors comment ce fait-il que vous m'ayez sauvé ? Drizz était encore sous le coup de sa beauté, il regarda les gouttes d’eau perler sur ses cheveux et les plumes de ses ailes. Bêtement , il demanda :
– Volez-vous?
- Actuellement j'aurais du mal , je suis trop mouillé, mais , comment ce fait-il que vous me voyiez ? Enfin, à priori oui, puisque vous m'avez sauvé des flots.
Drizz lui proposa de traverser le pont , et de faire un feu sur l'autre berge. Il lui offrit un thé.
– Je vous ai déjà protégé, dit-il.
– Je n'ai pas besoin d'être protéger, répondit Drizz ; je me suffis à moi-même.
– Oui, mais, je l'ai déjà fait, précise-t-il.
– En tout cas , cette nuit , je vous ai sauvé , fini par dire Drizz. Que faisiez-vous dans cette eau boueuse ?
Il le regarda droit dans les yeux et lui répondit.
– Je vous attendais Drizz , mais je n'étais pas certain que tu puisses me voir.
Drizz sourit et lui répondit :
– Je vous ai surtout entendu, une truie que l'on égorge n'aurait pas fait plus de bruits.
– Mais , tu m'as sauvé, jeté une corde , une sorte de lien qui maintenant nous unit, dit-il
– Je vais à Alster, répondit Drizz ; voulez vous vous joindre à moi, peu de gens supporte les Elfes noirs.
– Ce sera avec plaisir du moins jusqu'au petit jour si tu es d'accord, répliqua l'ange Mishima.
Drizz , depuis longtemps , avait un petit sourire. L'air se réchauffa , ils éteignirent le feu , se levèrent et partirent en suivant un sentier forestier. Leurs dialogues étaient gracieux ; pour Drizz , cette nuit était merveilleuse. Avec son ange, il partagea son savoir du ciel étoilé en regardant à travers les branches. l’ange était doux, à l'écoute , et quelque part , il lui réchauffait son cœur et son esprit, il était bien. Ils marchèrent d'un pas léger dans les futaies, mais la lumière commença à poindre à l'est. À ce moment, Drizz se libéra , et parla de tout et de rien il était dans une exaltation forte et commençait à échafauder des projets, des projets à deux… Mais le temps précipita l’instant ou l'ange s'évaporera dans la lumière du matin de manière inéluctable ; inexorable disparition. Drizz fut surpris , au sortir du bois , de parler tout seul à voix haute. Son ombre se profilait sur le sol , le soleil était seul à l'accompagner. Il s'assit dans l'herbe , tout triste , lorsque soudain, il entendit dans la brise.
« Mon amour , je te suis, je suis ton ange Mishima, et où tu iras j'irai, peut-être un jour me reverras tu ? En tout cas , sache que je suis toujours quelque part en toi, bisous ».

Il se leva, et reprit son chemin d'un air serein. Il avait connu l'amour et peut-être réapparaitra-t-il un jour. D'ailleurs, au fond de ses poings serrés, il avait gardé dans une main une plume et dans l'autre une mèche rousse. La plume , il l'utilisa pour écrire cette ballade dans la forêt, et la mèche Rousse lui rappela le nom du lieu-dit, dans le comté de Cormyr, une nuit de pleine lune.

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